J’ai pleuré bien plus cette semaine que ce que j’ai pleuré l’année dernière. Ce n’est pas tant les épreuves qui m’enfoncent mais l’accumulation. Au bout d’un moment, cela devient tout simplement too much. Et vendredi, une mini goutte d’eau a suffit pour faire tout déborder.
J’en ai marre que l’on me dise qu’il y a de l’espoir. J’en ai marre que l’on me dise que telle personne s’en est sortie. J’en ai marre que l’on me dise que tout va bien se passer. J’en ai marre que l’on me dise de sortir, de me changer les idées et de ne pas y penser.
Parce qu’en attendant, je suis là, à devoir gérer mes émotions et mon désespoir; et toutes ces bonnes paroles ne font pas avancer le schmilblick. J’ai juste envie de crier aux gens de fermer leurs gueules mais je me tais et souris en hochant la tête.
Je me sens tellement seule et désemparée*. Je suis juste déchirée entre l’envie d’y croire, patienter encore un mois et tout envoyer balader.
Je suis fatiguée, lessivée, démoralisée.
Alors je lis des histoires de personnes qui ont morflé toute leur vie, histoire de me donner une certaine consistance, me prouver qu’il y a toujours pire et que ces gens n’ont pas passé leur existence à chouiner ou à rester au fond de leurs lits en espérant des jours meilleurs.
Je n’ai pas envie de faire le deuil d’une maternité.
Je n’ai pas envie de faire le deuil de mon utérus.
Je n’ai pas envie de lâcher le seul espoir qui m’a gardée en vie ces trente dernières années.
Ce serait tellement plus facile de se dire « allez viens, on va à Deer Isle. On criera de toutes nos forces sur le pont qui relie l’île au continent et on oubliera TOUT, le temps d’un week-end ! »
*Et non, je ne me complais pas dans ce vide et cette noirceur qui grandissent en moi. Je n’ai juste pas trouvé meilleure solution pour gérer mon chagrin.
Carole says
Il est vrai que lorsque nous vivons des périodes difficiles dans notre vie, on souhaite qu’une chose : que les gens ferment leur gueule ! Mais ces personnes ne savent juste pas quoi te dire, quels mots choisir ! Quoi dire face à cette injustice alors oui ils sont maladroits mais ils ont peurs. Oui peur que la maladie les touchent d’un peu trop près … et la mort.
C’est normal de ne pas avoir envie de faire le deuil de la maternité, de ton utérus …
Chaque étape du deuil doit être vécue à son rythme, la théorie est une chose, la pratique en est une autre.
Donne-toi ce temps. Et si la prochaine personne tient des propos blessants, maladroits, dis-toi qu’elle ne sait pas comment s’y prendre. Si tu étais cette personne, saurais-tu quoi dire exactement face à cette douleur ?
Je terminerai simplement mon message en t’embrassant.