En pleine lecture d’un bouquin qui, pour une fois, n’avait rien à voir avec du développement perso ou de la santé, je suis tombée sur le témoignage d’une personne en deuil. Plus loin, un encadré en expliquait les différentes étapes psychologiques: le choc, la colère, le déni, le marchandage, … Je m’en suis arrêtée là, me posant la question: suis-je en plein déni ?
Plus tard le soir, alors que tout le monde dormait et que j’étais la seule à tourner en rond avec mes pensées, cette histoire de déni refit surface et me voilà, tout d’un coup, à chialer comme une gosse, tout en tentant tant bien que mal à étouffer ces sanglots incontrôlables dans mon oreiller.
« Meuf, t’es clairement en plein déni. »
Je me savais dans un état un peu bizarre, entre la semi dépression et l’acceptation; mais en vérité je suis, indubitablement, en plein déni. Parce que pendant quatre mois entre deux biopsies, je suis censée profiter de la vie et ne pas penser à tout ce bordel. Et à chaque fois que quelqu’un me dit qu’il ou elle est désolé(e), je me vois répondre de la manière la plus enjouée qui soit: « Naaaan, mais c’est pas grave, tout va bien, je ne suis pas morte ! »
Seul mon souhait le plus cher est, à quatre-vingt seize pour cent, mort.
Cette nuit, j’ai réalisé la dure réalité: je n’ai pas le choix; si j’accepte, je sais que je vais m’effondrer.
Illustration de Flavie Eidel – utilisée avec son accord.
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