En ce 4 janvier, je suis allée me faire couper les cheveux. J’ai dit à la coiffeuse, Morgane, que je ne pouvais plus voir ma frange et que j’avais besoin d’un changement. Malgré mes soins attentifs, mes cheveux étaient vraiment abimés par les traitements médicaux subis les mois précédents et les décolorations répétées pour ma fantastique chevelure rose flamingo de l’été dernier.. En gros, elle pouvait faire ce qu’elle voulait; j’avais un petit fantasme depuis de longues années, j’avoue, mais sans jamais réussir à franchir le pas: les coupes pixie de Michelle Williams et Ginnifer Goodwin.
Soyons fous !
On était en plein sous l’influence de la première Pleine Lune de 2018, qui se veut hautement transformative, je savais que c’était le bon moment.
Quelques jours plus tôt, dans un échange de mails avec Camille, je me revois lui dire que 2018 allait dépoter et comment l’énergie était folle folle folle. De plus, je sentais déjà au plus profond de mon être que 2018 allait changer ma vie à tout jamais mais j’étais manifestement à des lieux d’imaginer à quel point ces mots allaient résonner et se confirmer dans les semaines à venir.
Me voici donc confortablement assise dans le fauteuil, Morgane commençant petit à petit à élaguer. Intérieurement, j’ai dit au revoir à chaque mèche qui s’envolait pour toujours.
Au revoir le passé. Au revoir la colère. Au revoir les peurs.
Au revoir les angoisses. Au revoir la maladie. Au revoir les échecs.
Au revoir les regrets. Au revoir les remords. Au revoir les rancoeurs.
Au revoir le poids de la honte. Au revoir le mal-être. Au revoir tristesse..
Au revoir la petite fille sage.
Et ainsi de suite, plus elle coupait et plus légère mon âme se sentait. Soudain, débarrassé de ce dernier masque, mon visage s’est illuminé, et malgré les cernes, je rayonnais comme jamais. Morgane m’a conseillé une couleur plus claire, ce qui impliquait de décolorer à nouveau mes cheveux; après quelques secondes de doutes, je lui ai dit « Allez, soyons fous ! »
Pendant le rinçage, elle me confie que la patine qu’elle a utilisé était un blond bébé. À ce moment précis, j’ai su que c’était le signe ultime de ce nouveau départ, de ce nouveau moi, cette renaissance que je languissais depuis si longtemps.
Pendant 33 ans, j’avais toujours eu les deux mêmes coupes de cheveux: un carré et sa version plus longue –à la Rachel– qui, communément, sonnait le glas d’un nouveau rendez-vous capillaire à l’horizon. Toute ma vie, j’ai arboré ces deux looks de petite fille modèle, sage et respectable, ne sachant ni dire non ni se défendre et encore moins assumer une toute autre coupe de cheveux (non approuvée par sa famille) qui lui donnerait plus de caractère.
Hallelujah !
Ce jour-là, je suis ressortie de Second Face, telle un phoenix, arborant fièrement ma nouvelle huppe et guidée par un regain d’énergie encore jamais vécu: celui du renouveau ultime, prête à embrasser avec abnégation tout ce que 2018 avait en réserve pour moi. J’étais parée, je le savais: rien n’allait m’arrêter. 2018 serait convulsif ou ne serait pas !
J’ai toujours admiré Lena Dunham qui, à chaque aboutissement d’un gros projet, rogne sans regrets ses cheveux pour arborer avec fierté une nouvelle coupe garçonne. Une sorte de catharsis capillaire où elle se défait symboliquement de ces cellules mortes afin d’embrasser avec résilience de nouvelles expériences et objectifs de vie.
C’est donc plein d’entrain face à ce nouveau souffle de vie, riche en futures aventures que j’ai retrouvé Cyprien. Je ne lui avais pas confié mes envies de pixie, le choc fut total ! Alors oui, c’est beaucoup plus court que ce que j’avais imaginé mais zéro regret, ma crise d’ado est bien enclenchée, il n’y aura pas de retour en arrière.
Le soir même, j’ai pris cette photo devant la vitrine d’un magasin Place Bellecour. Je ne veux jamais oublier cette émotion. Je ne veux jamais oublier cette joie d’être enfin soi, pour de vrai, de la tête aux pieds. Je ne veux jamais oublier que je me suis enfin donnée le droit d’exister, juste pour moi.
J’ai définitivement dit au revoir à la Céline qui se cachait derrière ses cheveux depuis tant d’années. J’ai enfin embrassé cette mue qui s’annonçait depuis quelque temps et puis confiante en la magie de la vie, j’ai dit bonjour au phoenix qui venait de renaître de ses cendres.
Bruno says
Go get them Gurl!!!
Admin says
😘😘😘
Ecribouille says
Il paraît que lorsque l’on coupe ses cheveux, on fait en réalité un grand pas dans sa vie. En tous les cas, cela semble très bien t’aller.
Admin says
Merciiiii ♥︎♥︎♥︎
flou says
Ah mais c’est fouuu! En plus tu as fais ça à Lyon, j’aurais très bien pu te croiser et ne pas te reconnaître je crois! C’est chouette, c’est un signe de renouveau (je le sais bien de mon coté, moi qui suis dans un moment un peu flou (ah ah), mes cheveux n’ont jamais été aussi longs et je ne vois vraiment pas quoi en faire). Pour avoir coupé mes cheveux très court plusieurs fois (et moi-même, même pas peur), je me souviens très bien de cette sensation dingue de changement, de puissance, genre c’est bon j’ai coupé 30 cm il peut plus rien m’arriver! Et la couleur, wahou, je n’ai jamais osé mais j’admire tellement celles qui le font! 🙂
Admin says
C’est suprêmement libérateur et puis au pire, ça repousse ! Ça ne peut que faire du bien au cuir chevelu. Par contre, là où je n’ai pas forcément été très fine, c’est d’y être allé 12 heures avant le mariage d’un de tes meilleurs potes 😳