Dans ma famille, les personnes qui m’étaient le plus chères, sont toutes mortes. Dormants dans des souvenirs surannés et revenants surtout lors d’errances nostalgiques au détour d’une photographie, d’une recette de cuisine ou d’une expression démodée.
Il y a deux ans, j’ai décidé de leur rendre un hommage annuel en même temps que les Mexicains célèbrent leurs morts, les 1er et 2nd novembre. J’aime créer un autel selon l’inspiration du moment avec des bougies, des fleurs, des offrandes et les quelques photographies de tous ces défunts qui nous ont quittés. J’allume les bougies quelques minutes précédant le coucher du soleil, comme pour Shabbat. Je prie pour qu’ils soient en paix et les remercie pour leur amour, dévotion et protection. J’écris aussi des lettres que je brûle par la suite. L’émotion est palpable et prend souvent le dessus mais c’est pour moi un bon moyen de me sentir connectée avec ces êtres que j’aime toujours et qui, pour la plupart, sont malheureusement partis trop tôt.
Cyprien ne croit pas toujours à ces pratiques peu orthodoxes mais il respecte mes/ces petites manies. Cette nouvelle tradition est quelque chose que j’avais besoin de matérialiser, au moins une fois par an et que j’aimerai, par la suite, inculquer à nos enfants et fêter de manière beaucoup plus joviale. Comme les Mexicains.
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