J’ai rêvé de mon ami d’enfance.
Au moins 15 ans que nous ne nous sommes pas parlés. Nous avons perdu contact et je crois bien que la dernière fois que je l’ai vu, c’était au lycée. Je le recherche vite fait sur Facebook. Here he is.
C’est fou comme avec un seul élément, toute une partie de votre vie peut remonter à la surface; tous ces joyeux souvenirs, insouciants et innocents.
Cette suite de petits détails m’a laissé songeuse pendant de très longues minutes.
Je me revois, ado, jouant à Uno sous le saule-pleureur du jardin de mes grands-parents, avec lui, ses frères et les miens.
Parce qu’à l’époque ma vie familiale était catastrophique, je peux dire que le seul bonheur annuel était quand je le revoyais pendant les vacances d’été. Je crois qu’aujourd’hui, c’est surtout cette émotion qui fait remonter à la surface tout le reste. J’étais cet ado terrorisée par la vie, et mal dans sa peau à qui l’on octroyait un seul moment de répit par an: revoir le temps de quelques après-midi, l’ami d’enfance dont elle était secrètement amoureuse depuis toujours et à qui elle ne raconta jamais la réalité de sa vie mais se contenta de cacher au mieux sa détresse par les rires sincères d’une euphorie languie et retrouvée.
Vingt ans plus tard, l’adulte que je suis est heureuse et épanouie. Je suis mariée à un être que j’aime à la folie et cela inconditionnellement; et pourtant, depuis deux jours, cet évènement n’arrive pas à quitter mes pensées, telle une obsession, impossible à rayer de mon esprit.
Les émois d’une adolescente, enfouis pendant de longues années avant d’être complètement oubliés sont de nouveau parmi moi en cette semaine d’été 2017.
I’m a high school lover
And you’re my favorite flavor
Love is all, all my soulYou’re my playground love
Credits illustration: Mike Mills x The Virgin Suicides
Laisser un commentaire