L’autre jour, je me suis mise à trier de vieux papiers et souvenirs rangés dans une malle et je suis tombée sur tout un tas de lettres de ma grand-mère. Tout est automatiquement parti dans la pile à jeter.
Nous ne nous sommes pas parlé depuis septembre 2011 et pourtant il n’y a pas une semaine à laquelle je ne pense pas à elle. Est-elle toujours en vie ? Comment va t-elle ? Souffre t-elle toujours autant des rhumatismes ? Quelle est sa situation financière ? Est-elle heureuse ?
Et puis la vie continue son cours.
Mon tri s’est poursuivi jusqu’à ce que je tombe sur une dernière lettre datant de 2004. J’ai fini par déplier délicatement les feuilles et commencé à déchiffrer son écriture si particulière.
Mes yeux tombent sur cette phrase: « Ta présence me manque. »
L’espace d’une seconde, la lecture de ces quelques mots ont eu sur moi l’effet d’une bise de sa part, sur mon front; ses deux mains enveloppant mon visage.
Un geste d’amour inconditionnel que seules les personnes âgées ont le don de pratiquer à la perfection.
L’espace d’une seconde, mon coeur a omis la cruelle vérité, celle d’une querelle familiale, une querelle d’égos mais surtout une querelle d’amours.
Deux femmes déchirées par le même homme: un fils et un père.
Soudain, j’analyse le choix de ses mots: « Ta présence me manque. » La réalité trahissant l’intention: ce n’est donc pas moi qui lui manquait mais vraisemblablement la solitude qui la rongeait.
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